Cérémonie de Commémoration du 11 novembre 1918

Monsieur le Général Ali Jaber, commandant la
région de Beyrouth,
Madame et Messieurs les Conseillers de
l’Assemblée des Français de l’Etranger,
Messieurs les anciens combattants,
Mon Général,
Mesdames et Messieurs,

Je tiens d’abord à vous remercier d’être venus nombreux aujourd’hui pour commémorer la fin des combats de la Première Guerre Mondiale. Je salue la présence des représentants du Royaume-Uni, de Russie et d’Italie ainsi que les officiers libanais d’active et de réserve venus, aux côtés des anciens combattants français, pour honorer la mémoire de toutes les victimes tombées lors de ce conflit. Je remercie également le capitaine de frégate Barcelo et le détachement de la frégate COURBET ainsi que (le général STOLTZ et) les représentants de la FINUL pour leur participation à cette cérémonie à la mémoire de leurs anciens morts pour la France.

Il y a 87 ans, à 5h heures du matin, le 11 novembre 1918, la France et l’Allemagne signaient à Rethondes l’armistice mettant un terme à plus de quatre ans de guerre. Quatre années de combats d’une violence et d’une ampleur jamais connues auparavant, qui ravagèrent le continent européen tout entier, et même au-delà, jusqu’au Proche-Orient. Plus de 8 millions de morts, 6 millions d’invalides, 3 millions de veuves, 6 millions d’orphelins. Ces chiffres, par leur démesure, nous laissent difficilement réaliser l’horreur qu’auront vécue tous les peuples engagés dans cette guerre mondiale.

Le 11 novembre. Cette date symbolise avant tout la victoire de la Paix, de la Liberté, de la Démocratie. Mais on ne peut pas oublier qu’à cette guerre qui devait être « la der des ders », une autre aussi meurtrière, aussi sanglante, plus sauvage peut-être encore allait lui succéder à peine vingt ans plus tard.

Si nous nous réunissons aujourd’hui, c’est d’abord pour exprimer notre reconnaissance et notre admiration à ceux qui se sont battus, qui ont fait preuve d’un courageux esprit de sacrifice pour défendre la France, pour défendre l’intégrité de notre territoire. Ces soldats français, de métropole ou d’outre-mer, mais aussi britanniques, américains, de tout le Commonwealth, ces soldats de tous les pays alliés morts ou blessés à Verdun, sur la Somme, sur la Marne se sont battus pour notre pays, mais aussi pour toutes les valeurs qu’il incarne et qu’il fallait sauvegarder.

C’est au nom de ces valeurs que ces soldats se sont aussi battus sur le front du Proche-Orient. Aux côtés des Britanniques et des Français, les Libanais furent nombreux à s’illustrer au cours de ces combats, notamment au sein de la Légion d’Orient, créée en novembre 1916 et commandée par le Chef de bataillon ROMIEU. Cette Légion marqua l’histoire de la guerre dans cette région lors de la prise des positions allemandes de Deir El-Kussis, le 19 septembre 1918, ouvrant une percée sur le front ottoman. Un mois plus tard, elle entrait dans Beyrouth libérée.

Ce combat pour la Liberté et pour la Paix est un combat de tous les instants, sans cesse renouvelé, jamais tout à fait gagné. Grâce à l’énergie et à la foi de certains hommes éclairés, grâce à la volonté profonde de réconciliation et de paix des peuples européens trop longtemps divisés, l’Europe a su répondre aux sombres périodes de violence et de destruction par la construction de relations nouvelles fondées sur l’union et la solidarité. Riches de leur mémoire, les Européens continuent de resserrer leurs liens pour se tourner vers l’avenir.

C’est ce message de paix et de réconciliation que la FINUL renforcée veut porter au Liban, après les douloureux événements de cet été, afin d’aider cette région meurtrie à relever aujourd’hui le défi du dialogue, de la paix et de la compréhension mutuelle, malgré le poids de l’histoire et du passé

En honorant aujourd’hui la mémoire de nos morts, en rendant hommage à leur sacrifice et à leur dévouement, nous voulons être dignes de l’héritage qu’ils nous ont laissé et pour lequel ils se sont battus, vigilants face aux menaces qui pèsent sur la paix et la liberté, déterminés à les défendre quel qu’en soit le prix, mais ouverts au dialogue et à la réconciliation.

Je vous remercie./.

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Dernière modification : 17/01/2007

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