Aide humanitaire

Le Liban est actuellement confronté à une crise humanitaire et sociale sans précèdent. Dans ce cadre, la France se tient aux côtés du pays pour apporter son soutien à l’ensemble de la population libanaise.

Dès 2011, la France a aidé le Liban à faire face à l’arrivée massive de réfugiés syriens qui a placé le pays au premier rang mondial en termes de ratio réfugiés/population.

Ainsi, entre 2012 et 2017, la France a contribué à hauteur de 147 millions d’euros pour le financement de projets humanitaires au profit des réfugiés syriens installés au Liban.

La France a également facilité la venue en France de réfugiés syriens grâce à un programme de réinstallation humanitaire en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés et l’Organisation internationale des migrations. Ainsi, entre 2016 et 2017, la France s’est engagée à procéder à la réinstallation de 3000 réfugiés syriens. La France a également mis en place un programme de bourses destiné aux étudiants syriens inscrits au sein d’un établissement d’enseignement supérieur français. Attribuée pour une durée de 2 ans, cette bourse a bénéficié à une vingtaine d’étudiants syriens en 2020, dans le domaine des sciences, de l’économie, du droit, des sciences humaines, de l’architecture et de l’art.

A la suite à l’explosion du 4 août 2020, la France a apporté une première réponse humanitaire massive, qui s’est poursuivie grâce à l’organisation de trois conférences humanitaires internationales (août 2020, décembre 2020, et août 2021) co-présidées par le Président de la République française et des Nations Unies et destinées à fournir un appui direct à la population du Liban. La santé étant également une priorité absolue, la France s’est engagée à aider le Liban à faire face à la pandémie de Covid-19. De façon globale, l’ensemble de ces aides a atteint plus de 85 millions d’euros en 2020 et plus de 72 millions d’euros en 2021.

Actuellement, l’aide humanitaire de la France au Liban se concentre autour de 4 priorités :

1. La sécurité alimentaire et l’agriculture durable

L’alimentation constitue un des secteurs d’aide les plus urgents puisque les prix des denrées alimentaires de base ont doublé voire triplé en un an, plaçant plus de 1,74 millions de personnes, libanaises comme réfugiées, en situation d’insécurité alimentaire.

En 2020, l’aide française s’est donc répartie entre une aide en nature en réponse à l’explosion à hauteur de 2,4 millions d’euros, et un soutien alimentaire de 3,5 milliard d’euros. En 2021, une aide d’urgence a également été distribuée à Tripoli ainsi que des colis alimentaires à destination des familles des forces armées libanaises et des forces de sécurité intérieure.

2. La santé et l’accès aux soins

La crise économique et financière a durablement affecté le secteur de la santé, conduisant à la fermeture de plus de 40 % des lits au sein des hôpitaux. Ainsi, au cours de l’année 2020, l’aide française s’est élevée à hauteur de 22 millions d’euros, permettant de soutenir les hôpitaux publics et les centres de santé primaires. En 2021, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 la France a participé à l’envoi de matériel médical à hauteur de 3,5 millions d’euros et a également fait un don de 500 000 doses de vaccin PFIZER. Actuellement, la priorité est de continuer d’assurer la prise en charge des personnes atteintes du Covid-19 et l’accès aux soins des populations les plus vulnérables. Pour cela, l’AFD a notamment travaillé sur le renforcement des capacités de l’hôpital Rafic Hariri, et des centres de santé primaires. Ces projets ont été mis en œuvre par un consortium d’ONG représenté par Première Urgence Internationale (PUI), en partenariat avec Médecins du Monde (MdM) et l’association Amel International, en collaboration avec le ministère de la Santé publique libanais.

3. L’éducation et la formation professionnelle

L’aide de la France concerne également l’éducation et la formation, puisque le système éducatif public libanais doit faire face à un nouvel afflux d’enfants dont les familles n’ont plus les moyens de financer des établissements privés. Ainsi, plus de 52 000 élèves, soit près de 12% des effectifs scolarisés dans le secteur privé ont basculé vers le public en 2020. Par ailleurs, le Liban demeure une priorité pour la francophonie puisque le pays compte 17 % des effectifs de l’enseignement français à l’étranger. Ainsi en 2021, c’est 32,5 millions d’euros qui ont été alloués par la France afin de soutenir, entre autres, le réseau d’enseignement français, la formation professionnelle des jeunes, ainsi que les actions de l’UNICEF et de l’AFD.

4. La reconstruction du patrimoine et l’accès à la culture

Le soutien à la reconstruction, à l’économie, au patrimoine et à la culture occupe également une part significative de l’aide française, notamment en raison des destructions causées par l’explosion du 4 août. En 2021, cette aide s’est élevée à près de 13 millions d’euros. Elle a notamment permis la rénovation des vitraux et du premier étage du musée Surscok, le soutien de la Cinémathèque de Beyrouth, ainsi que le lancement du programme NAFAS (résidences en France à destination d’une centaine d’artistes, sur crédits des ministères de la Culture et des Affaires étrangères).

Enfin, la France soutient activement la société civile libanaise, qui, fortement mobilisée à l’automne 2019, a exprimé un souhait de participation active à la vie citoyenne et démocratique du pays.

A ce titre, la France s’est engagée à financer des projets destinés à accroître la transparence du système de décentralisation administrative dans la perspective des élections de 2022.

Par ailleurs, les ONG libanaises constituent un des acteurs majeurs de la société civile et ont été très actives dans la distribution de l’aide apportée par la communauté internationale après l’explosion.

C’est pourquoi Expertise France a lancé en partenariat avec l’AFD le projet Shabake qui vise à renforcer les capacités des organisations de la société civile libanaise afin qu’elles puissent intervenir localement et efficacement en prévention et en réponse aux crises. Au total, l’aide allouée à la société civile en 2021 s’est élevée à près de 3,1 millions d’euros.

Dernière modification : 24/02/2022

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