Entretien du Ministre des Affaires étrangères avec, M. Philippe Douste-Blazy, avec "RMC" (30/01/2007)

Q - Quel est le montant de l’aide que nous allons verser au Liban ?

R - 500 millions d’euros.

Q - Pourquoi faire ?

R - D’abord, il faut voir la perspective. Aujourd’hui le Liban, qui est un pays ami, est devant une situation terrible. Il doit vivre en indépendance, dans l’unité nationale, en toute souveraineté. La France défend ces valeurs universelles : la souveraineté, l’unité et l’indépendance des pays, celles du Liban en particulier et, pour cela, il faut aider le gouvernement de M. Siniora, ce Premier ministre courageux, qui tient, malgré les coups de boutoirs.

Nous devons être présents et les Libanais doivent faire des réformes, des réformes économiques pour sortir le Liban de l’ornière. Nous avons d’abord demandé au Liban d’adopter ces réformes, et ensuite, nous les aiderions.
L’ensemble de la communauté internationale était présente à la Conférence internationale sur le soutien au Liban de Paris, jeudi 25 janvier. 7,6 milliards de dollars pour sauver le Liban ont été annoncés, à une condition, c’est que le Liban puisse continuer à mettre en place ces réformes économiques.

Q - Le Hezbollah commence-t-il d’être désarmé ?...

R - En effet, d’abord pendant la guerre...

Q - Par l’armée libanaise, je le rappelle.

R - D’abord, il faut savoir que dans la résolution 1701, il y a toute une partie qui concerne le Sud-Liban où se trouve la FINUL à laquelle nous sommes partie prenante - nous y avons 1.600 militaires français auxquels je voudrais rendre hommage. Il y a aussi beaucoup d’Européens et, en effet, nous faisons tout pour qu’il n’y ait pas de heurts entre les Israéliens et le Hezbollah et nous faisons tout pour que le Hezbollah passe d’un mouvement armé à un parti politique. Je vous rappelle que le Hezbollah fait partie de la vie politique du Liban mais il est évident, et nous l’avons toujours dit, que le Hezbollah avait lancé ce conflit avec Israël, en capturant deux soldats israéliens.

Nous ne nous cachons pas à ce sujet, mais il faut que la vie politique libanaise puisse intégrer toutes les composantes politiques du Liban.

Q - Puisque le Hezbollah fait partie de la vie politique, dialogueriez-vous avec l’un de leurs député ?

R - Aujourd’hui, nous n’avons pas à dialoguer, ni avec les uns, ni avec les autres. Ce sont les Libanais eux-mêmes qui doivent construire leur unité, c’est le président du Conseil des ministres, c’est le président de l’Assemblée nationale, ce sont toutes les personnalités, à l’intérieur même du Liban qui doivent dialoguer. Nous n’avons pas à donner de bons ou de mauvais points.

Ce que je sais, c’est que nous aidons le Premier ministre, M. Siniora et, derrière, c’est la seule solution, nous essayons d’avoir un Liban, souverain, uni et indépendant. Nous voulons également qu’il y ait un Tribunal à caractère international pour déterminer qui a tué l’ancien Premier ministre, M. Hariri, qui a tué les 14 ou 15 journalistes, députés ou autres hommes politiques depuis tant d’années. Nous devons le savoir sinon, il y aura toujours une déstabilisation du Liban et si nous voulons éviter cela, il faut bien qu’il y ait un Tribunal à caractère international et c’est d’ailleurs ce que le président Chirac et d’autres demandent dans le monde. Une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a été adoptée et tout le monde, y compris la Syrie, doit s’y plier.

Dernière modification : 01/02/2007

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