Discours d’Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Célébration officielle de la Journée Internationale de la Francophonie. (Beyrouth, le 20 Mars 2009)

Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie, cher Abdou Diouf,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Très cher(e)s ami(e)s francophones,

En ce 20 mars, c’est le monde entier qui célèbre la journée internationale de la Francophonie, au rythme de manifestations associant toutes les forces vives de notre grande famille, écoles, universités, bibliothèques, centres d’art, associations, médias. A tous les porteurs de cette floraison d’initiatives je tiens à adresser ici mon salut chaleureux et reconnaissant.

Permettez-moi de vous dire d’emblée que ce 20 mars revêt aussi pour moi une signification toute particulière puisqu’il marque le premier anniversaire de mon entrée en fonctions comme Secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie. Cette heureuse coïncidence n’a d’ailleurs jamais cessé de m’accompagner depuis un an que j’exerce cette passionnante mission que m’a confiée le Président de la République au service du développement, du dialogue des cultures et d’une Francophonie d’influence, active et populaire.

Chers amis libanais,

Cette grande journée de communion et de mobilisation, je suis particulièrement heureux de la fêter avec vous ici, à Beyrouth, quelques jours seulement après que votre Président de la République a accompli à Paris une visite d’Etat particulièrement remarquée.

Le Liban tient en effet une place à nulle autre pareille au sein de notre grande famille francophone, si attachée à cette diversité culturelle, confessionnelle et linguistique dont votre pays est le symbole. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis en Sommet à Québec, en octobre dernier, ont tenu à faire figurer dans leur Déclaration finale un message d’appui à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité du Liban.

Au carrefour de plusieurs langues, religions et cultures, le Liban ne cesse de nous étonner, par sa faculté à rebondir au travers des épreuves et à se projeter vers l’avenir. Par sa fidélité aussi, jamais démentie, aux fondements mêmes de la francophonie, à ses valeurs de solidarité, de démocratie et de respect de l’autre, et par son amour profond pour la langue française, que vos plus grands poètes, tels Georges Schéhadé, Salah Stétié ou Vénus Khoury Ghatta, ont su si magnifiquement illustrer.

La France pour sa part, ainsi que le Président de la République en avait pris l’engagement voici un an, a souhaité placer la Francophonie parmi les toutes premières priorités de sa diplomatie.

C’est ainsi que la francophonie a été inscrite dans la Constitution de la République Française. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons tenu à offrir à l’OIF une Maison de la Francophonie à Paris, qui sera inaugurée, jour pour jour, dans un an. Nous avons relancé TV5 Monde, formidable vitrine de la diversité francophone. Nous avons insisté pour aborder tous ensemble à Québec, pour la première fois, tous les défis mondiaux qui déterminent l’avenir des peuples : crise alimentaire, changement climatique, crise financière.

Nous nous sommes engagés à appliquer avec une détermination accrue les principes politiques de la Francophonie, qu’il s’agisse de démocratie, de paix, de droits fondamentaux. Les chefs d’État et de gouvernement réunis à Québec ont enfin adopté une résolution sans précédent sur la langue française, en prenant parti pour sa promotion au moyen d’outils novateurs.

Mais au-delà de ces principes, c’est aussi une Francophonie en mouvement que nous avons tenu à promouvoir, en liaison étroite avec tous nos partenaires et notamment le Secrétaire général de la Francophonie – que je suis particulièrement heureux de retrouver aujourd’hui à Beyrouth et à qui je tiens à redire ici toute ma gratitude et mon admiration pour son engagement personnel au service de la grande cause qu’il incarne, et pour le nouvel élan qu’il a su donner à nos actions.

Je me réjouis ainsi que l’Organisation Internationale de la Francophonie ait aidé le Liban à se doter d’un important réseau de bibliothèques publiques à travers tout le pays, et la France a été particulièrement heureuse de s’associer, elle aussi à ce projet. La Francophonie en mouvement, c’est également le soutien à la mobilité des jeunes étudiants francophones, notamment au travers des initiatives de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Permettez-moi enfin d’évoquer la perspective des Sixièmes Jeux de la Francophonie que le Liban accueillera en septembre prochain. Quel plus bel exemple en effet de cette francophonie en mouvement, puisque ce ne sont pas moins de 3000 jeunes qui se donneront rendez-vous à Beyrouth autour du sport, de la culture et de la francophonie. Les efforts du Comité national d’organisation, dont je tiens à saluer le dynamisme, nous promettent une réussite tout à fait exceptionnelle, rendue possible par l’unité et la solidarité de tous les Libanais autour de ce grand événement fédérateur.

Au monde entier, ces Jeux seront l’occasion de montrer avec éclat que la renaissance de Beyrouth est à l’œuvre et que la jeunesse libanaise veut croire à son avenir et relever le défi de la diversité culturelle. Pays de tolérance et de liberté, d’ouverture et de partage, le Pays du Cèdre occupe une place exceptionnelle dans la famille francophone.

Tous ses amis se réjouissent aujourd’hui de le voir revivre après une crise politique qui a trop duré. Depuis l’adoption de l’accord de Doha, les institutions libanaises ont retrouvé leur fonctionnement normal et le dialogue entre les Libanais a été rétabli. C’est pourquoi nous attendons tous que les prochaines élections législatives, en juin prochain, viennent confirmer au monde la vitalité des institutions démocratiques du Liban. La communauté internationale se mobilise pour apporter l’assistance dont les autorités libanaises auront besoin afin de permettre le bon déroulement du scrutin dans un Liban uni et stable.

C’est ce Liban réconcilié avec lui-même qui accueillera les jeux de la Francophonie. L’occasion pour toute la famille francophone de célébrer ensemble ses valeurs de tolérance et de partage.

Alors, à vous tous présents ici, tous mes vœux pour le succès de ces Jeux et bonne fête de la Francophonie !

Dernière modification : 24/03/2009

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