Déclaration du porte-parole, point de presse du 29 Mai 2007

(M. Kouchner a rencontré le général Aoun. Y a-t-il eu une déclaration ?)

Il n’y a pas eu de déclaration. Nous avons répondu à une question au point de presse électronique hier pour dire que le ministre avait rencontré le général Aoun pour évoquer la situation politique, rappeler notre attachement à la stabilité, l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité du Liban et que nous avions également saisi cette occasion pour rappeler notre attachement à la mise en oeuvre du tribunal à caractère international. Et enfin nous avons indiqué qu’il nous semblait important de préparer dans la sérénité les prochaines échéances électorales concernant le Liban. C’était une visite privée et un entretien à la demande du général Aoun, demande à laquelle le ministre des Affaires étrangères et européennes a accédé en le recevant hier.

(Il n’y a pas eu de photo du ministre avec le général Aoun.)
Ce n’était pas une visite officielle, c’était une visite privée. Il a demandé à voir le ministre, il a été reçu par le ministre.
(Vous pouvez confirmer que vous avez reçu des membres du Hezbollah au ministère des Affaires étrangères et européennes pour discuter de la situation au Liban ?)
Nous avons été saisis d’une demande par un parlementaire, un élu, de contact au ministère. A ma connaissance ce contact ne s’est pas tenu. Nous avons tenu compte dans notre réponse du caractère et de la fonction parlementaire de l’intéressé pour indiquer que nous étions prêts à le rencontrer à un niveau administratif. A ma connaissance l’entretien n’a pas eu lieu pour des questions d’agenda.

(Quand vous dites "administratif", cela veut dire quoi ?)
Au niveau d’un responsable de l’administration du ministère.

(Vous n’êtes pas saisis d’une autre demande de rencontre à niveau plus élevé ? On parle d’une rencontre qui devrait avoir lieu la semaine prochaine entre un ministre du Hezbollah et quelqu’un de chez vous.)

Je n’ai pas connaissance de cette demande.

(A la demande du général Aoun, le ministre l’a rencontré. Il y a eu une tentative de rencontre de la part du député du Hezbollah. Est-ce que cela dénote une ouverture, un petit changement dans la politique française à l’égard du Liban ?)

Je crois qu’il y a une grande continuité dans la politique française. Comme le ministre l’a indiqué lors de son déplacement à Beyrouth, nous sommes ouverts à des contacts avec les différents interlocuteurs. Nous nous situons dans la perspective d’un renforcement de la stabilité du Liban et encore une fois de la restauration de son indépendance, de son intégrité, de sa souveraineté. Dans ce contexte, tous les contacts qui peuvent contribuer à ces objectifs nous semblent utiles. Et c’est la raison pour laquelle il y a un certain nombre de contacts pris.

Sur le Hezbollah, je ne veux pas que vous accordiez une importance démesurée à cette perspective de contact. Comme vous le savez, il y a un certain nombre de contacts qui sont entretenus, notamment au Liban et à Beyrouth avec des représentants du Hezbollah. Nous considérons qu’il est important de maintenir un dialogue avec des représentants élus du Hezbollah.

(Le général Aoun, ce matin dans une conférence de presse, n’avait pas l’air très enchanté par sa rencontre avec le ministre. Il a dit que vous aviez parlé de tout et de rien. Avez-vous trouvé de votre côté que c’était une rencontre utile ?)

Ce n’est pas à moi de porter une appréciation particulière sur la qualité de l’entretien. Il me semble qu’il y a eu un échange de propos qui étaient utiles entre le ministre et le général, pas forcément une totale convergence de vues, mais en tout cas des propos qui peuvent être considérés comme utiles.

(Le changement par rapport aux rencontres avec des députés du Hezbollah concerne-t-il aussi les députés du Hamas chez les Palestiniens ?)
Je n’ai pas connaissance de contacts avec les députés du Hamas. Il y a quand même une différence notable, le Hamas figure sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, ce qui fait que nous avons une position bien connue sur ce sujet et qu’il est nécessaire qu’il y ait une réelle évolution de la part du Hamas pour que cette position change. Comme vous le savez, le Hezbollah ne figure pas sur cette liste.

(Sur les incidents qui se sont produits de nouveau dans le camp Nahr el Bared, la France a-t-elle connaissance d’une initiative arabe pour faire stopper les altercations ? Avez-vous été saisis par les autorités libanaises pour intervenir au niveau diplomatique ?)

Je n’ai pas connaissance d’une initiative arabe particulière. Ce que je comprends, c’est qu’il y a un certain nombre de discussions en cours, y compris avec le président de l’Autorité palestinienne, pour essayer de voir de quelle façon nous pouvons résoudre le problème et éviter une situation dramatique. De ce point de vue, le ministre en a discuté avec ses interlocuteurs lors de son déplacement à Beyrouth.
En ce qui nous concerne, nous considérons qu’il est important d’assurer la protection des civils et qu’en même temps il est important de pouvoir restaurer l’autorité de l’Etat libanais lorsque cette autorité est mise en cause. Voilà ce que le ministre a indiqué lors de son déplacement. Là aussi, toutes les contributions qui peuvent permettre d’apporter une solution à cette situation dans le camp de Nahr el Bared sont les bienvenues.

Dernière modification : 04/06/2007

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