Allocution prononcée à l’ouverture du mois de la francophonie 2013 - 1er mars 2013

Excellences,
Monsieur le Ministre Gaby Layoun,
Docteur Fadia Kiwan, Représentante personnelle du chef de l’Etat pour la francophonie,
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs des pays francophones, chers collègues,
Madame Carole Bouquet (sera peut-être dans sa loge – présence non confirmée)
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Je suis heureux de vous accueillir si nombreux à l’Institut français du Liban ce soir pour l’ouverture du Mois de la francophonie, dont la programmation est particulièrement riche cette année.

Je remercie pour leur présence et leur soutien M. Gaby Layoun, Ministre de la Culture, Madame Fadia Kiwan, représentante personnelle du Président de la République pour la francophonie, tous mes collègues des pays francophones, l’Agence universitaire de la francophonie et nos fidèles partenaires : la SGBL, LibanLait, l’Orient-le Jour, MTV, Château Marsyas et tous nos partenaires médias. Votre présence le montre, le mois de la francophonie est un événement collectif.

A cette occasion, quelques réflexions et idées sur cette francophonie qui nous rassemble :

1. La francophonie n’est pas une affaire de frontières ; elle n’est pas une forteresse assiégée, défendue par une illusoire ligne Maginot. Elle est au contraire une terre ouverte, un espace que nous devons sans cesse inventer, notamment avec la jeunesse des pays francophones et notamment celle du Liban.

2. Le français appartient en effet à tous ceux qui le parlent. En francophonie, chacun est libre de choisir son chemin. Certains choisiront un livre, un spectacle en français, une chanson ou une émission de radio ; d’autres se lanceront à la conquête de nouveaux marchés ou s’essayeront à la poésie en ligne, sur internet.

3. La francophonie est une réponse vivante et positive à la mondialisation. Elle ne se limite pas à la langue mais est porteuse de valeurs que nous avons en partage : liberté, égalité, dialogue interculturel, échange, partage. Internet, loin d’être un instrument de domination culturelle qui tuerait la diversité, permet à la francophonie et aux valeurs qu’elle transporte d’être plus facilement diffusées et partagées. Tirons en le meilleur parti.

4. Défendre notre langue c’est défendre toutes les langues. Où, mieux qu’au Liban, défendre cette idée ? Le plurilinguisme y est une réalité, presque une nécessité. Ce n’est pas en défendant l’exclusivité que nous défendrons notre patrimoine, notre propre identité. L’anglais est une langue indispensable dans bien des domaines. Nous ne devons pas chercher à le remplacer mais plutôt à trouver la juste place du français et des autres langues, dans la vie quotidienne, à ses côtés comme à ceux d’autres langues. La francophonie, c’est aussi d’avoir de jeunes Libanais qui parlent plusieurs langues et qui incarnent le devenir d’un pays pluriel, tourné vers l’ensemble des pays francophones et ouvert sur le monde. D’ailleurs, outre le Liban, nombre de nos partenaires de la francophonie sont eux-mêmes des adeptes très pratiquants du plurilinguisme : la Suisse, la Belgique et le Canada en sont les vivants exemples.

Je voudrais évoquer à cet égard un de nos projets : l’Institut français travaille à la mise en place d’un label professionnel trilingue concernant l’hôtellerie qui ne cherche pas à imposer le français mais à le faire vivre pleinement aux côtés de l’arabe et de l’anglais : il est plus valorisant pour un établissement hôtelier ou un restaurant de certifier que ses clients pourront être accueillis aussi bien en arabe qu’en anglais ou en français ! Il est plus valorisant pour le personnel hôtelier d’affirmer sa capacité à pratiquer trois langues plutôt qu’une seule !

La francophonie est une réalité vivante, moderne, tournée vers l’avenir. Elle est aussi un rêve. « Rêver la francophonie », le thème de ce mois de mars, est une invitation à partager nos rêves, dans tout le Liban, avec tous les Libanais, avec tous les francophones. Je le redis : francophones de tous les pays, unissez-vous ! Le mois de la francophonie s’adresse à tous les Libanais, au-delà de Beyrouth, dans toutes les régions du Liban. Des ateliers pour enfants, des rencontres, des spectacles, des projections de films et des cours de langue seront donc, cette année comme l’an passé, proposés à Tripoli, Tyr, Baalbek, Nabatieh, Zahlé, Deir el Qamar, Jounieh ou Saïda.

Ce soir, nous avons le plaisir de présenter les œuvres du graffeur Tanc, dont la signature orne les murs de Beyrouth, celles de Willy Aractingi dans le hall du Théâtre Montaigne, et le Manège des fables de Nicole Bouldoukian dans la salle d’exposition, où se dérouleront, durant trois semaines, nos ateliers pour le jeune public.

Dans quelques instants, nous aurons la joie de recevoir au théâtre Montaigne notre invitée d’honneur, l’actrice Carole Bouquet, pour une lecture musicale de textes d’Antonin Artaud, dont l’œuvre occupe une position originale au croisement de la littérature, du dessin, du théâtre, du cinéma et de la radio.

Pour vous donner un avant-goût de notre programmation, j’évoquerai « Les pâtissières », une pièce de l’auteur belge Jean-Marie Piemme, mise en scène par Nabil El Azan et présentée au théâtre Tournesol du 7 au 10 mars, ou encore le festival du conte organisé au théâtre Monnot. Deux soirées exceptionnelles clôtureront ce Mois de la francophonie, dans le cadre du mini-Festival « La Voix est libre ». Cette manifestation où musiciens du monde, acrobates, danseurs et libres penseurs se mêlent dans une totale liberté de ton et de forme sera l’occasion d’un spectacle – je l’espère - inoubliable.

L’ensemble du programme est disponible dans la brochure éditée par le ministère de la culture ou sur le site internet et la page Facebook de l’Institut français du Liban.

Encore une fois, merci à tous d’être présents ce soir. Merci aux organisateurs, aux équipes artistiques et aux techniciens qui ont beaucoup travaillé pour nous offrir cette belle programmation.

Je vous souhaite une très belle soirée et un excellent mois de la Francophonie !

Dernière modification : 24/06/2013

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